L'art de faire parler les statistiques
Exemple tiré de la chronique d'Hervé Le Bras dans la Recherche (Juin 2006). Je ne fais pas exactement les mêmes interprétations que dans l'article, qui me semble contenir une erreur logique.
L'Insee donne les statistiques suivantes :
Voir aussi La vision d'un démographe sur la banlieue.
L'Insee donne les statistiques suivantes :
Familles selon l'origine | ens. (millions) | Couples sans enfant | Couples avec enfant | Familles monoparentales |
immigrées | 1.07 | 28,7% | 51.8% | 19.5% |
non-immigrées | 14.07 | 45.8% | 41.6% | 12.6% |
mixtes | 0.96 | 40.05% | 59,5% | 0% |
Voir aussi La vision d'un démographe sur la banlieue.
1. Première interprétation : analyse brute, celle qui a été abondamment faite dans les médias. Les familles immigrées sont caractérisée par l'absence du père (19,5% de familles monoparentales contre 12,6% pour les non-immigrées).
Au lieu de pourcentage calculons maintenant les effectifs en millions :
2. Prise en compte des familles mixtes. On peut constater que lorsque les parents d'une famille mixte avec enfant se séparent, cela conduit à la formation d'une famille monoparentale immigrées ou d'une famille monoparentale non-immigrées. Supposons les probabilités associées à ces événements égales, et supposons en outre que la proportion de familles séparées sur le nombre total pour les familles mixtes est égale à celle de la population générale (12,3%). Calculons le nombre de familles monoparentales provenant initialement de couples mixte
Si on appelle x le nombre de couples mixtes séparés avec enfant, on a : x / (x+0,571) = 0.123
Soit : x = 0,08
Au total il faut retrancher x / 2 au familles monoparentales de chaque groupe (immigrées et non immigrées) pour ne prendre en compte que les familles monoparentales originaires du groupe même. on obtient alors :
3. Prise en compte des proportions de familles avec enfant. On constate que les famille d'immigrés ont plus d'enfants et donc il est normal qu'elles comptent aussi en leur sein plus de familles monoparentales. Pour éviter ce biais, il est plus juste de calculer le pourcentage de famille monoparentales par rapport au familles avec enfant, on obtient alors
immigrées : 0.169 / (0.169 + 0.554) = 23,4 %
non-immigrées = 1.81 / (1.81 + 5.85) = 23,6 %
Soit des proportions très proches qui montrent, qu'après analyse, il n'y a pas plus de familles mono-parentales dans les population immigrées que dans les populations non-immigrées.
Au lieu de pourcentage calculons maintenant les effectifs en millions :
Familles selon l'origine | ensemble | Couples sans enfant | Couples avec enfant | Familles monoparentales |
immigrées | 1.07 | 0.307 | 0.554 | 0.209 |
non-immigrées | 14.07 | 6.44 | 5.85 | 1.85 |
mixtes | 0.96 | 0.389 | 0.571 | 0 |
2. Prise en compte des familles mixtes. On peut constater que lorsque les parents d'une famille mixte avec enfant se séparent, cela conduit à la formation d'une famille monoparentale immigrées ou d'une famille monoparentale non-immigrées. Supposons les probabilités associées à ces événements égales, et supposons en outre que la proportion de familles séparées sur le nombre total pour les familles mixtes est égale à celle de la population générale (12,3%). Calculons le nombre de familles monoparentales provenant initialement de couples mixte
Si on appelle x le nombre de couples mixtes séparés avec enfant, on a : x / (x+0,571) = 0.123
Soit : x = 0,08
Au total il faut retrancher x / 2 au familles monoparentales de chaque groupe (immigrées et non immigrées) pour ne prendre en compte que les familles monoparentales originaires du groupe même. on obtient alors :
Familles selon l'origine | ensemble | Couple sans enfant | Couple avec enfant | Familles monoparentales |
immigrées | 1.03 | 0.307 | 0.554 | 0.169 |
non-immigrées | 14.03 | 6.44 | 5.85 | 1.81 |
3. Prise en compte des proportions de familles avec enfant. On constate que les famille d'immigrés ont plus d'enfants et donc il est normal qu'elles comptent aussi en leur sein plus de familles monoparentales. Pour éviter ce biais, il est plus juste de calculer le pourcentage de famille monoparentales par rapport au familles avec enfant, on obtient alors
immigrées : 0.169 / (0.169 + 0.554) = 23,4 %
non-immigrées = 1.81 / (1.81 + 5.85) = 23,6 %
Soit des proportions très proches qui montrent, qu'après analyse, il n'y a pas plus de familles mono-parentales dans les population immigrées que dans les populations non-immigrées.
Commentaires
Afficher les commentaires en Vue non groupée | Vue groupée